Le journal d'Andréanne - Tome 2 ✍🏼

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On se retrouve les filles! 👋🏼

Comment vous parler du mois précédent sans vous parler du lancement de Femmes au Top! Gannngggggggg! Je ne pensais JAMAIS que cette initiative prendrait autant d’ampleur. Comme dans vraiiiiiment pas. Quand j’ai eu l’idée de créer des objectifs à insérer dans les colis pour permettre aux clientes de transmettre subtilement le message à leur patron que les produits menstruels devraient être une gratuité dans un milieu de travail, je trouvais que c’était une mini-idée tellement cool! En même temps, je me demandais si ç’avait vraiment du sens comme projet. Il faut savoir que des idées « qui sortent du cadre habituel », il m’en passe souvent par la tête et, bien sincèrement, ce n’est pas toujours glorieux. Mais là, j’avais une petite voix à l’intérieur de moi qui me disait : « Je pense que ça pourrait faire une différence. Aussi petite soit-elle, je suis certaine que des entreprises emboîteront le pas. Si ça permet à au moins une femme de s’enlever cette pression, ça sera mission accomplie. »

Aux 2-3 semaines chez Womance et SF, on organise ce qu’on appelle des sessions créatives. Tout le monde est invité à cette rencontre, les gens y participent s’ils le peuvent et on brasse des idées sur un sujet en particulier. On avertit toujours l’équipe environ une semaine à l’avance du sujet et ça permet aux filles d’avoir pensé à des idées. Cette fois-ci, on leur avait demandé quels genres d’objets promotionnels on pourrait créer pour aller avec la campagne (je l’appelle « campagne », mais c’est à cause des médias que je l’appelle maintenant comme ça. Pour nous, ce n’était pas une campagne, mais plutôt une vidéo, un projet coooolll.) On avait déjà en tête des sous-verres et des aimants, mais c’est lors de cette rencontre que le reste des idées est arrivé. Merci à Maude qui a eu l’idée du papier de toilette. Un gros WOWWWWW est sorti dans la rencontre lorsqu’elle a proposé l’idée.

Peu importe le sujet lancé lors de ces rencontres créatives, le but est toujours d’aller chercher l’opinion de la plus grande majorité de gens possible et nous permettre de faire jaillir des idées auxquelles on n’aurait peut-être pas pensé. Il n’y a jamais de mauvaises idées! Tout le monde est encouragé à dire ce qui lui passe par la tête. On ne pousse pas les sessions créatives pour rien. Si jamais nous n’avons rien de spécifique, on les annule.

Avec toutes les idées qu’on a récoltées dans la session, j’ai commencé à monter le tournage (pour qui je me prends ha! ha!). J’ai monté scène par scène tout ce qu’on allait dire et faire. Ma priorité était de rendre le sujet accessible, facile à comprendre et, sincèrement, j’avais comme but que tous les propriétaires d’entreprises qui voient la vidéo se disent : « Bin oui. C’est logique. C’est un oui. » Comme je le mentionne dans la vidéo, si vous saviez le nombre de femmes qui m’écrivent chaque fois qu’on parle de la gratuité des produits menstruels. Beaucoup trop me disent que leur patron n’irait jamais de l’avant avec une mesure semblable. Et comment fait-on pour ouvrir la discussion? Donc, je ne suis pas peu fière que la discussion se soit ouverte et pas un peu à part de ça! 

On (toute l’équipe Womance, SF et moi) ne s’attendait JAMAIS à ce que la vidéo fasse autant de vagues! C’est tout simplement fou. Je ne compte plus le nombre de messages reçus concernant des entreprises qui offrent maintenant les produits menstruels gratuits. Je ne dis pas que c’est seulement à cause de nous, mais je crois que cette initiative a créé une belle occasion d’ouvrir la discussion. Encore cette semaine, j’ai reçu plusieurs messages d’employées d’Urgence Santé ou encore de la Banque Nationale (bravo à ces énormes corporations!) qui ont reçu des caisses de produits hygiéniques à mettre gratuitement à la disposition de leurs employées. Un message m’a particulièrement touché lorsque la personne m’a dit, en parlant de la Banque Nationale : « Sachant les compressions budgétaires actuellement faites par mon employeur, cette dépense est très représentative pour nous. Bravo pour ton geste! » Je le répète, encore et encore, mais offrir des produits menstruels gratuits en entreprise coûte environ 0,07 $ par jour par employée. Qui ne peut pas se permettre cette dépense? À quel moment, une entreprise est-elle capable de justifier que cette dépense est superflue? J’irais encore plus loin : à quel moment le bien-être de la femme devrait-il être considéré comme une nouvelle dépense à faire entrer dans le budget?

De considérer les besoins de la femme sur le même plan que celui des hommes ne devrait pas être quelque chose qu’on étudie pendant des années. Je vous en ai parlé sur les réseaux sociaux, mais lorsqu’on a interpellé le gouvernement provincial à ce sujet, à savoir s’il envisageait d’offrir les produits menstruels gratuits à toutes les employées de l’État, nous avons appris que le ministère de la Condition féminine analysait depuis deux ans une étude qui a été faite en 2020 sur l’idée de faciliter l’accès aux produits menstruels. Ça fait depuis deux ans qu’ils se demandent si c’est une bonne idée et si c’est faisable. Moi, je leur révèle en primeur : oui. Et oui.

(Notez que depuis décembre 2023, les produits menstruels sont offerts gratuitement pour les employées de l’État au fédéral, donc c’est loin d’être impossible à mettre en place.) Ah! et quand la ministre de la Condition féminine a été questionnée à cet effet, elle a répondu que : « Vu la situation économique dans laquelle on est, ça ne sera pas possible d’offrir des produits menstruels gratuits aux employées de l’État. »

Comme je le mentionnais précédemment, le bien-être de la femme ne devrait pas être considéré comme une nouvelle dépense à faire entrer dans le budget. Il faudrait arrêter de croire que l’égalité femme/homme passe par la parité au gouvernement ou à de grands comités. L’égalité femme/homme se bâtit avec des actions et des gestes concrets qui changent réellement les choses.

Merci. Bravo. Félicitations encore à toutes les entreprises québécoises qui ont décidé d’aller de l’avant. Merci et bravo aux femmes qui ont décidé d’avoir le courage d’exiger du changement. Et peut-être que, comme moi, vous vous rendrez compte un matin que votre voix change les choses plus que vous le pensez.

- Andréanne Marquis, fondatrice de Womance & Sans-Façon Cosmétiques

2 commentaires


  • Elise

    Je m’en vais coller mon aimant sur le frigo au bureau, je dois avouer que je suis un peu nerveuse de le faire. J’ai déjà parlé de vos initiatives aux ressources humains ainsi que celles de Diva Cup et Selv, et même un bureau marketing à Mtl. J’aimerais bien qu’iels emboitent le pas. Merci de nous donner des petits outils qui peuvent faire de grandes différences 🙌🏻🫶🏻


  • Lydia

    Très contente de ton initiative ! Avec les petits messages ici et là, il a été facile de convaincre mes 4 patrons sans même leur parler pour nous offrir ce besoin ! Avec une belle équipe composé majoritairement de femmes, je suis heureuse d’avoir participé à cette initiative au sein de mon travail ! Bravo encore pour cette belle vague Andréanne ! 🤍


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